Soumises comme l’ensemble du secteur privé à l’arrêt quasi-total de l’activité économique et par nature fragiles parce que très jeunes, le gouvernement annonce ce mercredi un programme de soutien de 4 milliards d’euros pour les start-up de la French Tech. Objectif : aider ces entreprises fragilisées à traverser la crise du coronavirus. Leur modèle de développement est en effet basé sur la croissance et sur le financement par des investisseurs privés. Elles ne dégagent pour la grande majorité d’entre elles pas encore de bénéfices, et pourraient donc très rapidement être asphyxiées, faute de cash.
‘’Une biotech peut mettre 10 ans de recherche à sortir son produit, sans réaliser de chiffre d’affaires, et si on détruit ce tissu au cœur de notre stratégie, de la compétitivité et de la souveraineté française, le risque est qu’on mette des années à le reconstituer », a justifié Cédric O, secrétaire d’Etat chargé du numérique, lors d’une conférence téléphonique avec Bpifrance, le bras armé de l’Etat pour soutenir les entreprises innovantes. ‘’On ne peut pas se permettre de les laisser tomber dans la période actuelle’’ a conclu le secrétaire d’Etat.
Remboursement accéléré du crédit d’impôt recherche
Le gouvernement prévoit ainsi le versement anticipé d’un certain nombre d’aides ou de crédit d’impôts, comme le crédit impôt recherche 2019 (CIR) – qui ne devait l’être qu’en octobre 2020 -, ce qui doit représenter une avance de trésorerie d’au moins 1,5 milliard d’euros, selon Cédric O. Des facilités de prêts sont également prévues : des prêts de trésorerie garantis par l’Etat auprès des banques, qui pourraient atteindre un montant de 2 milliards d’euros.
De son côté, la banque publique d’investissement prévoit d’adapter ses dispositifs de prêts et de subventions et va accélérer le versement des aides prévues dans le cadre du Plan d’investissement d’avenir (250 M€). Bpifrance prévoit également une enveloppe spécifique de 80 M€ d’obligations convertibles à condition que les investisseurs (business angels et fonds d’investissements) injectent au moins la même somme pour ‘’financer des bridges (crédit relais) entre deux levées de fonds’’, à destination des start-up ‘’qui sont dans l’incapacité de (lever des fonds) du fait de la contraction du capital-risque’’ explique Cédric O.
1,3 milliard d’euros d’aides à l’innovation
Par ailleurs, l’Etat maintient, à travers Bpifrance, son soutien aux entreprises innovantes, comme les années précédentes. Celles-ci devraient recevoir ainsi ‘’près d’1,3 milliard d’euros d’aides à l’innovation‘’ en 2020 sous forme de ‘’subventions, avances remboursables, prêts, etc.’’, selon un communiqué du gouvernement. Côté investissement en capital, ‘’Bpifrance poursuivra ses investissements directs et en fonds de fonds, aux côtés des investisseurs privés‘’. En 2019, ces investissements en capital avaient représenté environ 380 millions d’euros, selon les données de Bpifrance.
Pour le secrétaire d’Etat chargé du numérique, ‘’ les start-up ont un poids croissant dans l’économie, en particulier dans les emplois. (…) Elles créent un emploi sur cinq ou six en France“, selon Cédric O.