Syntec Numérique publie l’édition 2020 de son Top 250* des éditeurs de logiciels français réalisée en partenariat avec EY et Tech’In France. Le panorama de référence du secteur fête ses dix ans et cette année 326 entreprises ont pris part à l’enquête et se sont confiées sur leur situation économique, leur organisation face à la crise et leurs ambitions. Comme en 2019, Dassault Systèmes, Criteo et Ubisoft trustent les premières places et quelques entreprises régionales trouvent leur place comme Softway Medical (47ème), Atempo Wooxo (93ème), Neotys (126ème), Digitech (166ème) ou Mailinblack (195ème)…
Un chiffre d’affaires doublé en 10 ans
Avec près de 17 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2019 (+ 8% par rapport à 2018) et 95 000 collaborateurs, les éditeurs de logiciels français représentent un secteur qui n’a cessé de croître au fil de la décennie. Ce chiffre d’affaires a plus que doublé en l’espace de 10 ans : en 2010, les 297 éditeurs qui avaient participé à l’étude avaient réalisé 7,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires édition. Aujourd’hui, la filière reste extrêmement dynamique, innovante et optimiste grâce à une forte capacité de résilience.
‘’Malgré la crise, cette dynamique devrait globalement se maintenir sur 2020 puisque 74% des éditeurs prévoient une croissance ou a minima un maintien de leur activité et 72% anticipent un accroissement de leurs effectifs sur 2020’’ souligne Jean-Christophe Pernet, associé EY en charge de l’étude. ‘’La montée en puissance des modèles d’abonnement et les besoins de digitalisation des entreprises sont incontestablement des piliers de la résilience du secteur. L’actualité du secteur en matière de levées de fonds et d’opération de croissance externe vient également conforter ces prévisions ».
Cette dynamique d’un marché qui ne connait pas la crise est en effet propice à l’émergence d’opérations de croissance externe. L’intérêt des éditeurs de logiciels pour de la croissance externe reste toujours marqué : 22 % d’entre eux déclarent en avoir réalisé une en 2019 et près de la moitié du panel se déclare prête à envisager une opération de ce type à l’avenir. Autre constat dressé par les enquêteurs : ces opérations de croissance ne sont pas réservées qu’aux plus grands éditeurs puisque des éditeurs de taille moyenne en ont également réalisé.
Le SaaS et les offres cloud, nouveaux standards du marché
Les éditeurs français continuent leur transition vers le modèle Software as a Service puisque le chiffre d’affaires SaaS représente aujourd’hui 40% de l’activité de l’édition française. Les éditeurs sont depuis de plus en plus nombreux à considérer le SaaS comme leur priorité technologique numéro 1 (62% cette année contre 49% l’année précédente). Une tendance qui se confirme et s’illustre par la domination actuelle et à venir de l’abonnement parmi les modes de contractualisation.
Pour Jean-Christophe Pernet ‘’Ce modèle a joué un rôle de formidable amortisseur sur l’activité des éditeurs, leurs clients ne peuvent pas, sauf rares exceptions, interrompre les contrats’’.
L’international, un enjeu stratégique
L’enjeu est stratégique mais difficile à relever pour les éditeurs de logiciels français : la part du chiffre d’affaires réalisé hors de nos frontières est de 57% (soit une hausse de seulement 3 points par rapport à l’année dernière). Cette hausse est principalement liée aux champions nationaux pesant plus de 100 M€ de chiffre d’affaires et déjà bien établis à l’international. Les Etats-Unis représenteraient d’ailleurs le second marché après la France : 43% du panel les identifient comme un relais de croissance. Quant aux acteurs plus petits, l’internationalisation reste encore un défi difficile à relever : la moitié des éditeurs du panel réalisent plus de 90% de leur chiffre d’affaires en France.
Autre enjeu-clé, Le financement
La quasi-totalité des éditeurs ont recours à l’autofinancement (90%), signe d’une bonne santé financière du secteur. 68% d’entre eux (contre 62% en 2019) ont aussi recours à l’endettement bancaire et 31% au capital-investissement en France. Il s’agit d’une véritable tendance d’ancrage dans le territoire français et au sein des écosystèmes de financement locaux : seuls 11% ont recourt à du capital venant de l’étranger. Dans le cadre de la crise, les éditeurs de logiciels ont pu avoir recours à des mesures de soutien pour garantir leur croissance.
Une dynamique de recrutement mais une pénurie de talents
Malgré ces perspectives optimistes, le recrutement et la gestion des talents restent des impératifs incertains pour soutenir la croissance : en l’espace d’une décennie, les effectifs des éditeurs de logiciels français n’ont pas cessé de croître et les effectifs des pure players ont quant à eux presque doublé. Près de 16 300 emplois nets ont été créés entre 2017 et 2019 chez les pure players, soit une croissance nette de 20%. Et la crise n’aura pas ralenti cette dynamique de recrutement puisque 72 % des répondants prévoient de continuer à augmenter leurs effectifs en 2020.
Toutefois, les difficultés de recrutement, signalées depuis plusieurs années perdurent et se font ressentir par 78% des éditeurs français. Les profils de développeurs restent toujours les plus recherchés. Réactifs face à la crise, les éditeurs ont su adapter rapidement leurs modes d’organisation : 97% d’entre eux ont eu massivement recours au télétravail, 75% ont développé des outils de formation en ligne et 70% ont mis en place de nouveaux moyens de communication entre équipes et avec leurs clients.
Le succès passe aussi par la R&D
Peu importe la taille des éditeurs de logiciels, l’innovation reste un facteur clé de succès : par exemple, 22% du chiffre d’affaires généré par les éditeurs de petite taille est investi en recherche et développement, contre 18% chez les plus gros éditeurs. Le Crédit Impôt Recherche reste un dispositif plébiscité puisque 72% des éditeurs français y ont recours, tout comme le Crédit d’impôt Innovation utilisé par 55% du panel. Le fort ancrage territorial s’observe également dans la localisation des effectifs R&D de l’ensemble du panel : 69% sont basés en France.
*Méthodologie du panorama Top 250 : Le Top 250 des Éditeurs de logiciels français est réalisé sur la base d’une enquête par questionnaire conduite auprès des éditeurs de logiciels français. Le classement général est effectué, dans cette édition 2020, sur la base du chiffre d’affaires correspondant à l’activité d’édition de logiciels de 326 éditeurs. Seules les sociétés françaises déclarant ne pas être filiales d’un groupe étranger sur l’exercice concerné sont incluses dans ce panorama. Les éléments chiffrés individuels communiqués dans cette étude sont issus de données déclarées par les entreprises en réponse au questionnaire. Dans certains cas, ils sont complétés par des données publiques. Les données de chiffre d’affaires sont arrondies à la centaine de milliers d’euros. Les données ont été collectées auprès des éditeurs entre juin et septembre 2020.